Santé mentale : les 6 objectifs d'Anne Hidalgo
1) Réduire le nombre de suicides de 20% en 5 ans
2) Permettre des délais de 1 mois maximum entre deux rendez-vous, et inférieurs à 2 semaines pour un premier rendez-vous dans les consultations de psychiatrie, notamment dans les centres médico-psychologiques, pour les enfants comme pour les adultes
3) Créer 5 000 postes de soignants (psychologues, infirmiers, médecins, etc.) dans les centres médico-psychologiques
4) Doubler les budgets dédiés à la santé mentale de nos enfants
5) Prendre en charge à 100% les thérapies et accompagnements des enfants et adultes autistes
6) Ouvrir 20 000 places dans les foyers et services spécialisés dans le handicap psychique
Une urgence pour la nation
Parce que les troubles psychiques concernent plus d’un Français sur cinq, et parce que notre système de soins en psychiatrie se trouve dans une situation catastrophique, Anne Hidalgo a choisi la santé mentale comme grande cause pour son quinquennat. Nous portons, pour la première fois depuis 50 ans, un véritable plan de refondation à long terme.
Des mesures structurantes pour faire de la santé mentale une priorité nationale
Parce que la santé mentale implique de nombreuses politiques, la santé mentale sera portée par une délégation inter-ministérielle.
Les mesures à prendre doivent s’inscrire dans une politique à long terme avec des choix établis en concertation avec les acteurs et l’ensemble des représentants de la société. Une loi-cadre de programmation permettra de définir des objectifs à atteindre et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir, accompagnés d’évaluations de ces actions.
Cette loi-cadre définira en premier lieu la structuration de l’offre de soin à mettre en place, basée sur deux principes essentiels : une organisation territoriale assurant une gradation des réponses en fonction des besoins, des soins de proximité aux prises en charge les plus spécialisées, et des règles précises de coopération visant un véritable décloisonnement des filières.
La question des financements est naturellement essentielle, et nécessitera un investissement massif pour rattraper le retard accumulé. Une augmentation des budgets annuels d’au moins 4 milliards d’euros sur 5 ans sera mise en œuvre et sera accompagnée d’une révision du modèle de financement. La recherche en psychiatrie sera aussi soutenue.
Des personnels formés et en plus grand nombre
En psychiatrie, la principale ressource est l’intervention humaine. Nous augmenterons le nombre de psychiatres formés en accroissant de 20% les effectifs d’internes et en prévoyant un stage en psychiatrie pour tous les étudiants en médecine.
Les psychologues pourraient contribuer plus fortement aux soins psychiatriques, aussi bien dans les centres de consultations que dans les hôpitaux. Il faut pour cela mettre plus de moyens sur la formation de psychologues cliniciens, créer des postes en grand nombre (5000 postes au niveau national), augmenter leurs grilles de rémunération, et également créer des grades de psychologues à responsabilité dans les hôpitaux assortis d’une valorisation salariale. En activité libérale, le remboursement des consultations de psychologue doit être étendu et leur niveau augmenté à la hauteur de leurs compétences.
L’exercice des infirmiers en psychiatrie sera mieux reconnu, dès la formation avec des parcours personnalisés, et une rémunération majorée pour les soins intensifs et complexes. Le nombre d’infirmiers de pratique avancée en psychiatrie sera nettement augmenté (au moins cinq postes par service).
Sauver la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
La psychiatrie infanto-juvénile se trouve dans une situation encore plus dramatique que le reste de la psychiatrie. Pour créer les conditions d’une reconstruction, nous ferons de la pédopsychiatrie une spécialité à part entière, nous créerons un cadre de coopération entre les services de pédopsychiatrie, de pédiatrie, de l’Aide sociale à l’enfance et de l’Education nationale, et mettrons en place un Institut de santé des jeunes. Trois postes universitaires en pédopsychiatrie seront créés dans chaque faculté de médecine.
Il faut mettre plus de moyens dès le plus jeune âge. Nous renforcerons la protection maternelle et infantile (PMI) et l’aide à la parentalité, ainsi que la santé scolaire en créant des postes de psychologues scolaires. Les soins de proximité seront également renforcés et des lits d’hospitalisation seront créés.
Les populations les plus vulnérables feront l’objet d’une attention accrue. Nous accompagnerons mieux les “jeunes aidants” de 7 à 25 ans ayant un membre de leur famille concerné par un trouble psychique.
Il faut également amplifier et étendre les programmes de lutte contre tous les types de harcèlement et de violence touchant les enfants et adolescents, et former les enseignants à l’accueil des enfants en situation de handicap.
Renforcer la santé mentale au travail et le suivi des patients adultes et âgés
Le syndrome d’épuisement professionnel (burn out) sera reconnu comme une maladie professionnelle. Nous renforcerons les consultations dédiées à la souffrance au travail et rendrons effectif le droit à un médecin traitant pour tous les patients suivis en psychiatrie.
Deux axes également délaissés feront l’objet d’un renforcement via la création de postes hospitalo-universitaires dans toutes les facultés : la psychiatrie de la personne âgée, et la psychiatrie légale.
Un véritable plan autisme
Notre plan consacré aux troubles du spectre de l’autisme (TSA) concernera tous les âges, des bébés aux personnes adultes, et sera piloté au niveau interministériel par une équipe dédiée en partenariat avec les associations représentatives. Les moyens consacrés au diagnostic seront multipliés par cinq. La formation et l’enseignement seront largement amplifiés, avec un adossement à des structures universitaires qui en garantissent la validité et l’actualisation. Les recommandations de la HAS orienteront les dispositifs et projets institutionnels proposés au consentement des parents.
La scolarisation effective sera une priorité et accompagnée dès le plus jeune âge par des professionnels formés et avec des statuts et des salaires dignes. Les familles seront davantage soutenues et accompagnées. Nous actualiserons les outils de description des TSA pour l’obtention d’aides, notamment la Prestation de compensation du handicap, et les services sociaux seront dotés des moyens nécessaires pour un accès rapide aux droits.
Enfin, la politique de recherche dans le domaine des TSA sera revalorisée de façon massive, dans les sciences fondamentales comme dans les sciences humaines, sociales, et la recherche clinique appliquée.
Une attention sans précédent au handicap psychique
Encore largement sous-accompagné, le handicap psychique fera l’objet d’efforts spécifiques sur la durée. Ainsi, nous créerons 20 000 places supplémentaires de lieux de vie et de services d’accompagnement adaptés au handicap psychique. De même, il faut donner accès à des parcours de rétablissement à toutes les personnes concernées par des troubles psychiques et mettre en place des orientations transitoires rapides pour anticiper les prises en charge qui peuvent l’être.
Il faut également élargir les conditions d’accès à la Prestation de compensation du handicap (PCH) appliquées aux handicaps psychiques, et déconjugaliser l’allocation pour adultes en situation de handicap (AAH).
Nous revaloriserons par ailleurs les métiers de l’accompagnement du handicap, notamment les Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dont il faut revoir le statut professionnel et les carrières, les horaires et les salaires.
Pour en savoir davantage, vous pouvez télécharger notre document complet sur la santé mentale et les propositions d'Anne Hidalgo.