"Il est temps d'agir pour le vélo !" Anne Hidalgo

Lever les freins au développement des mobilités douces 

Dans la continuité de ce que j’ai pu entreprendre en tant que Maire de Paris depuis 2014 en faveur du vélo, je souhaite de transformer l’essai pour ancrer durablement le vélo, et plus généralement les mobilités actives, dans la pratique quotidienne des Français.

Écologie, santé, emploi, pouvoir d’achat… tout concorde pour mener une politique d’ampleur pour ces mobilités actives, et pourtant de nombreux freins subsistent et les entravent aujourd'hui.

Le premier frein est le manque d’infrastructures pour permettre aux cyclistes et piétons de se déplacer en sécurité. L’effort en faveur du développement des pistes cyclables doit être amplifié et la route doit être mieux partagée.

Un deuxième frein est celui de l’équipement. De nombreuses aides à l’achat existent aujourd’hui et je souhaite les pérenniser.

Enfin, le troisième frein est plus culturel, tant le réflexe voiture est fort, et d’abord dans les territoires peu pu pas pourvus en transports en commun réguliers. Je suis convaincue que l’école a un grand rôle à jouer dans ce domaine.

C’est la raison pour laquelle je propose la mise en place dans tous les territoires d’un véritable « système vélo » pour favoriser le report modal de la voiture vers l’ensemble des modes actifs, de la marche au vélo sous toutes ses formes (vélo à assistance électrique, vélomobile, etc.).

Mon objectif est simple : aller plus loin que l’objectif de la loi Climat de passer la part du vélo de 9 à 12% en 2030.

Plus d'infrastructures et d'équipements dans les communes de France

Cela exige, pour être efficace une véritable coordination entre l’État et les collectivités, et en tout premier lieu les communes qui en ont la compétence administrative. Cela permettra d’avancer rapidement sur le renforcement du réseau cyclable, la revitalisation des liaisons sécurisées entre communes ou bien l’adaptation des chaussées (pistes cyclables, trottoirs, etc.) pour organiser la cohabitation entre les différents modes de transport.

« L’objectif d’un doublement du réseau cyclable actuel, pour le porter à 100 000 km d’ici 2027, sera tenu. »

Je souhaite également que les gares puissent être fortement pourvues en garages à vélo sécurisés de grande capacité et en parkings relais (avec bornes de recharge). Un effort particulier sera engagé pour réaliser des itinéraires cyclables sécurisés menant vers les gares.

Le vélo est adapté à tous les territoires. En complément des dispositifs déjà existants dans les grandes villes et métropoles, j’aiderai les collectivités des territoires peu denses, péri-urbaines et rurales, à développer des services de location de vélos à assistance électrique pour sortir de la dépendance automobile et du coût des carburants lié aux énergies fossiles.

Une vraie culture du vélo

Pour ce qui est de la compétence directe de l’État, je souhaite développer une véritable éducation au vélo à l’école. Je généraliserai le Savoir Rouler à l’école afin que tous les enfants sachent, à l’entrée au collège, faire du vélo de manière autonome et sécurisée. L’Éducation nationale, en lien avec les collectivités, devra doter les collégiens et lycéens qui habitent à moins de 10km de leur établissement d’un vélo ou d’un VAE. Avec une réorganisation des tournées des bus scolaires, nous pourrions enclencher cette dynamique positive que nous souhaitons : moins de sédentarité, moins de pollution, moins de dépendance à la voiture.

Au-delà, l’apprentissage et la pratique du vélo à tous les âges seront favorisés par de multiples dispositifs (vélo-écoles, prescription de pratique du vélo pour motifs de santé, dispositifs d’achats ou de location de vélos adaptés…). Ils sont les garants de l’autonomie des personnes à tout âge de la vie, quels que soient la condition physique, sociale, ou le handicap.

Investir dans les transports publics du quotidien 

Sur la partie essentielle de la fiscalité et de l’accompagnement financier, je propose d’investir 2,5 milliards d'euros sur le quinquennat pour le fonds national mobilités actives, soit un décuplement de l’investissement à 500 millions d’€ par an contre 50 millions d’€ par an aujourd’hui.

La TVA sera baissée à 5,5% sur les transports publics du quotidien. La TVA deviendra également déductible pour l'achat de vélos par les entreprises pour leurs salariés.

Je m’engage également à rendre le forfait mobilité durable obligatoire et cumulable avec le remboursement transports en commun par les employeurs.

Accompagner le développement de la logistique urbaine, l’industrie et le tourisme à vélo

Je réunirai très rapidement l’ensemble des acteurs de filière de la logistique urbaine pour voir comment nous pouvons accompagner la structuration de cette filière. Face à l’explosion du commerce en ligne et de la demande de livraison rapide, les vélo-cargos et la cyclo-logistique doivent devenir des éléments essentiels des derniers kilomètres de livraison qui sont particulièrement polluants et provoquent des congestions importantes. De nombreuses entreprises ne s’y trompent pas et ont déjà pris ce tournant.

Dans le cadre de la mise œuvre des Odyssées Industrielles que je propose notamment dans le secteur de la mobilité, j’organiserai la relocalisation de la fabrication et de l’assemblage de vélos et de leurs composants sur nos territoires, la création de formations professionnelles pour la maintenance et la réparation des vélos, et l’investissement dans la modernisation de nos outils de production.

Le vélo est par ailleurs un formidable moteur pour un tourisme plus durable, mieux réparti sur notre territoire. Les services de type Accueil Vélo seront développés sur tout le territoire, pour offrir qualité d’accueil aux touristes à vélo. Les conditions d’accès aux trains devront également être améliorées pour les touristes à vélo.

A travers tous ces engagements c’est bien un véritable système vélo complet que nous bâtirons et reconstruirons avec l’ensemble des acteurs concernés, pour préparer notre pays aux défis de notre temps. Il est temps d’agir pour le vélo !