Il n'est pas raisonnable de proposer comme le fait le président-candidat la création de 14 réacteurs nucléaires et il n'est pas acceptable de faire cette annonce en fin de mandat. Cela n'est ni sérieux, ni respectueux de notre démocratie. Comme d'habitude, le Parlement n'est ni sollicité, ni même informé sur ces revirements stratégiques. Or le rapport RTE remis en octobre dernier, salué pour sa rigueur et son sérieux, annonçait clairement 6 scénarii crédibles, dont la moitié desquels mise sur un développement rapide et ambitieux des énergies renouvelables et les solutions de flexibilité comme le stockage par batterie.
La priorité aujourd'hui est d'avoir un grand débat ouvert et transparent sur la transition énergétique. Les citoyens avec les territoires et le Parlement, ont trop longtemps été dépourvus des informations nécessaires pour un débat éclairé sur notre mix énergétique. Nous avons besoin de débattre d’une feuille de route pour 25 ans, et d'une loi pluriannuelle permettant le déploiement massif des énergies renouvelables et fixant des objectifs précis de réduction du nucléaire dans le mix énergétique, eu égard aux risques que le nucléaire représente (sureté et gestion des déchets).
La France est en retard en matière d'énergies renouvelables. Avec 19%, elle n'a pas atteint son objectif de 23% pour 2020 fixé dans la loi et dans les engagements européens.
Les problèmes techniques évoqués sur plusieurs réacteurs ces derniers jours et les déboires de l'EPR de Flamanville devraient pousser à un véritable débat. Les annonces successives du président-candidat de nouveaux réacteurs de toutes sortes, les décisions de mécano industriel exigeant le rachat par EDF de l'ancienne branche d'Alstom vendue à General Electric, démontrent les incohérences de la politique suivie depuis 2017.