Communiqué d'Anne Hidalgo
Paris, le 4 décembre 2021
Aujourd’hui, plusieurs collectifs de personnels soignants appellent à la mobilisation pour défendre l’hôpital public. Je leur apporte mon plein et entier soutien.
Depuis le début du quinquennat et avant la crise sanitaire, nos professionnels de santé alertent le gouvernement sur l’état de l’hôpital public. Emmanuel Macron et son gouvernement ont choisi d’être sourds à ces alarmes.
Nous avons salué les mesures du Ségur de la santé mais c’était trop peu, trop tard. Désormais, c’est l’ensemble de notre système de santé, cet héritage du Conseil national de la Résistance, qui vacille.
Des soignants qui aiment leur métier démissionnent sous le poids du sentiment d’abandon et d’autres quittent le service public hospitalier pour le privé ou encore l’étranger. Les services des centres hospitaliers sont près de craquer et ont recours à l’intérim. Cela cause un coût important et crée une grande désorganisation de l’hôpital et des équipes.
Élue présidente de la République, je remettrai le patient et le soignant au centre de notre politique de santé. Je veux partager ici mes 4 premières propositions :
- Je souhaite mettre en place un plan massif de recrutement, de formation et de revalorisation de tous les métiers de l’hôpital et du soin. Nous recruterons 25 000 infirmiers et aides-soignants supplémentaires, et 5 000 logisticiens, techniciens et agents hospitaliers. Nous formerons 15 000 médecins et 1 250 sages-femmes par an. Et pour agir dans l’urgence, nous devons imposer un moratoire sur l’intérim médical. C’est la seule solution pour rouvrir rapidement des lits dans les hôpitaux et soulager la pression sur leurs services.
- Nous construirons un mode de financement de l’hôpital qui ne le considère pas comme une entreprise privée, mais comme un service public qui soigne. La tarification à l’acte et l’ONDAM, l’enveloppe annuelle des dépenses de santé, seront réformés.
- Nous renforcerons la parole des soignants et des patients dans la gouvernance de l’hôpital. Je veux que nos politiques publiques soient désormais guidées par un objectif de bonne santé de la population avant de l’être par des objectifs financiers.
- Nous rétablirons l’égal accès aux soins partout sur le territoire. Il est inacceptable, dans un pays comme la France, que 9,1 millions de nos concitoyens vivent dans un désert médical. La présence des professionnels de santé sur tout le territoire est un impératif d’égalité républicaine. Nous réunirons les représentants des médecins pour négocier de nouvelles modalités d’installation dans nos déserts médicaux. Je souhaite aussi que le nombre d’étudiants en médecine s’adapte aux besoins de santé des territoires. Partout où l’on souhaite vivre, chacun doit avoir accès à des professionnels de santé.